"Quartieridee Wipkingen" – Rapport de travail

Ou: comment avons-nous organisé un budget de quartier participatif?

A Zurich-Wipkingen, nous avons testé une sorte de budget participatif à l’échelon du quartier. Chacun et chacune pouvaient soumettre soi-même des idées souhaités à être mis en oeuvre. Le budget disponible a été distribué par un vote auquel tout le monde pouvait également participer. Avez-vous l'intention d'organiser un projet similaire - ou êtes-vous simplement intéressés par les détails du processus? Dans ce rapport de travail approfondi, nous décrivons comment nous avons procédé et quelles sont nos expériences.

L'idée

Imaginez que vous ayez une idée pour votre quartier que vous aimeriez mettre en œuvre: une station de lavage pour vélos, un lieu de rencontre pour les parents célibataires, un bain d'hiver pour les courageux, une amélioration des bordures de trottoirs pour les cyclistes, une nuit sous tente dans le parc du quartier pour tous les enfants de votre voisinage, ... Ainsi, de nombreuses idées naissent, mais ne deviennent souvent pas réalité. Peut-être parce qu'elles semblent trop petites et trop spécifiques à l’échelon local pour être entendues face à la ville? Ou parce que les initiateurs et initiatrices des idées ne s'en sentent pas capables? Ou parce qu'il manque un peu d'argent et de soutien au projet? Ou parce qu'il est trop compliqué de s'occuper des règlements de la ville?

Imaginez que votre quartier reçoive un budget sur lequel vous pouvez décider vous-même - pas l'administration de la ville, et pas non plus les organismes de soutien institutionnalisés, mais tous et toutes les habitants et habitantes du quartier, qui souhaitent participer. (Et oui, même ceux qui n'ont pas de droit de vote officiel ici.) Une plateforme en ligne permet d’adresser des idées qui sont ensuite soumises au vote et le budget est réparti en fonction des résultats. La ville est impliquée dans la mesure où elle met à disposition des interlocuteurs et interlocutrices directes. Cette plateforme permet bien sûr aussi de créer des liens sociaux et d'échanger sur les projets - Ainsi vous faites connaissance du voisinage en passant.

Trop beau pour être vrai ? Non, les premières tentatives ont déjà été réalisées. Par exemple avec 'l'idée du quartier Wipkingen', que nous avons mise en œuvre en 2020/2021. Qui sommes-nous? C'est l'association Urban Equipe en collaboration avec l'association Nextzürich. Pour ce projet, nous avons coopéré avec l'association de quartier de Wipkingen et avons été accompagnés et soutenus par le service de développement de la ville de Zurich.

Projet pilote auto-initié - comment tout a commencé

L'association Nextzürich rêvait déjà d'un tel projet depuis qu'ils ont entendu parler pour la première fois en 2016 de betri Reykjavik - un processus budgétaire participatif en Islande. En 2013, Nextzürich avait en effet elle-même lancé une plateforme d'idées en ligne pour Zurich, sur laquelle chacun et chacune pouvaient poster des idées et des visions pour l'avenir de la ville et voter pour les idées des autres ou les développer par des commentaires. Cette plateforme a été très appréciée, mais n'a eu que peu d'impact, car Nextzürich ne pouvait pas promettre la réalisation des idées - à ce poit, il manquait le budget et la légitimité politique.

Cela a toutefois changé en 2018: Après que deux interventions au conseil municipal de Zurich aient exigé un pas en direction de la participation de quartier et des civic tech ; après que la soi-disante "coordination de quartier" ait été réduite et réinventée, tandis que les associations de quartier subventionnées par la ville ont été examinées dans leur rôle d'interface entre la ville et la population et ont ainsi été mises au défi de se moderniser ; et après que la ville s’est engagée à "Expérimenter la participation intelligente" comme priorité dans sa nouvelle stratégie Smart City. Inspirés par ces développements et encouragés par l'association du quartier engagée de Wipkingen, nous - Nextzürich et Urban Equipe - avons publié un concept détaillé pour l'idée d'un budget participatif au niveau du quartier. Ce concept a servi de base au lancement du projet pilote "Quartieridee Wipkingen".

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Photos de l'événement de lancement de la recherche d'idées

Données clés de l'idée du quartier Wipkingen

  • Budget de quartier à disposition: 40'000 CHF
  • Programme cadre: 18 événements hors ligne (phase de recherche d'idées), divers rendez vous d'échange en ligne (phase de faisabilité), 3 événements en ligne (phase de concertation).
  • 1 plateforme en ligne (www.quartieridee.ch - plus active) basée sur la plateforme open source Decidim.
  • 99 idées ont été soumises
  • 27 idées ont été soumises au vote
  • 8 idées se sont vu attribuer un budget
  • 211 commentaires sur la plateforme
  • 4400 visites sur le site web pendant la phase d'idéation (dont 73% directement, 13% par les réseaux sociaux, 7% par les moteurs de recherche, 6% par des liens web, 1% autres)
  • 8752 visites sur le site web dans la phase de vote (dont 71% directement, 15% par les réseaux sociaux, 7% par les moteurs de recherche, 5% par des liens web, 2% autres)
  • 1486 utilisateurs et utilisatrices enregistrés
  • 967 participants et participantes à la votation
  • 300 flyers du programme, 10'000 cartes postales, 50 affiches, 34 articles de presse

Quelles idées du quartier ont été mises en œuvre?

Les idées suivantes ont reçu un budget après le vote ouvert:

  • Un fournil pour Wipkingen pour 3'862 CHF
  • Une table en forme d'arbre pour les bancs arrondis au Röschbachplatz pour 2'810 CHF
  • Le programme de médiation "Biodiversité - Que puis-je faire moi-même ?" de la coopérative Zeitgut pour 2'500 CHF
  • Wipkingen à manger pour 9'000 CHF
  • Eléments mobiles de skateboard pour Wipkingen pour 4'000 CHF
  • Pavillons de quartier et bar volant pour 9'800 CHF
  • Un festival streetfood non commercial Wipkingen pour 5'000 CHF
  • Un sentier sauvage à Wipkingen pour 1'500 CHF

Depuis, ces 8 projets sont mis en œuvre dans le quartier, et ce de manière à ce qu'ils soient accessibles à tous et toutes dans le quartier. Par exemple, sous le slogan "Essbares Wipkingen", des baies et des arbres fruitiers ont été plantés dans le parc du Waidspital. Les jeunes de l'OJA ont construit des éléments mobiles de skate park. Sur la Röschibachplatz, il y a maintenant des tables d'arbres qui sont déjà hautement appréciées dans le quotidien. Par ailleurs, l'association CALA prévoit des pavillons de quartier et un bar volant.

Certains projets ont même été mis en œuvre, toute fois qu’ils n'ont pas reçu le budget prévu. Soit parce que les personnes initiatrices n'ont pas manqué de courage et ont trouvé des complices ou d’autres soutiens dans le processus. Où alors parce que la ville s'est laissée inspirer par une idée et l'a tout simplement mise en pratique avec des moyens en dehors du projet du quartier, comme par exemple les nouveaux trampolines sur la prairie du Landenberg. Cela nous réjouit naturellement d’autant plus.

Nous félicitons chaleureusement les gagnants et gagnantes et nous réjouissons de l'engagement de tous ceux et toutes celles qui ont participé d'une manière ou d'une autre à ce projet pilote. <3

La plateforme de processus a été désactivée entre-temps, mais nous continuerons à vous informer de l'avancement des projets via Facebook et Instagram.

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Les jeunes de l'OJA construisent des éléments mobiles de skate park.
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Les tables d'arbres sont installées.

Comment s'est déroulé le processus ?

Dans le déroulement de l'idée du quartier de Wipkingen, nous avons alterné entre phases publiques et phases non publiques:

  • Phase préparatoire: avant de mettre en ligne la plateforme, nous avons contacté le plus grand nombre possible d'associations, de projets, d'institutions, etc. déjà organisés dans le quartier. Nous leur avons demandé, d'une part, si elles souhaitaient elles-mêmes soumettre une idée et, surtout, si elles souhaitaient faire connaître l'idée du quartier en tant que multiplicateurs et multiplicatrices. Plusieurs rencontres et appels téléphoniques bilatéraux ont eu lieu, ainsi qu'un échange plus large entre toutes les personnes intéressées.
  • Phase de recherche idées (publique): 37 jours en septembre/octobre 2020, durant lesquels les idées pouvaient être soumises en ligne. Le formulaire d’application était volontairement très abordable, il suffisait de saisir un titre et un champ de texte. Les premières demandes/feedbacks/conseils ont déjà eu lieu à ce moment-là. Total: 99 idées ont été soumises.
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Quelques exemples parmi les 99 idées saisies
  • Évaluation de la faisabilité: à la fin de la phase de soumission, nous (Urban Equipe) avons rencontré le service de développement urbain pour passer en revue toutes les idées et examiner leur faisabilité. Elles devaient avoir un budget maximal de 40 000 CHF, être d'utilité publique, rendre crédible une autorisation/possibilité d'autorisation pour le lieu de réalisation, être réalisables par elles-mêmes et au moins une personne devait se montrer responsable. Certaines idées ont été immédiatement considérées comme réalisables sur la base de ces conditions ainsi une personne de contact a été mise à disposition au sein de l'administration municipale. D'autres personnes ont reçu un feedback sur ce qu'ils devaient encore concrétiser pour le vote (p. ex. introduire un petit budget, affiner l'orientation d'utilité publique, parfois ne pas faire trop de choses à la fois). Seules quelques idées ont été totalement exclues, par exemple lorsqu'elles ne pouvaient clairement pas être mises en œuvre par les habitants du quartier eux-mêmes (p. ex. passage pour piétons* sur le pont du Rosengarten). Toutes les réponses ont été transmises publiquement sur la plateforme.
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Atelier avec le service de développement de la ville de Zurich pour tester la faisabilité du projet
  • Concrétisation: étant donné que la première soumission d'idées était si peu exigeante, certaines idées ont encore dû être élaborées. Pour cela, certains coachings ont été très précieux. Des questions ont notamment été soulevées sur la manière d'établir un budget simple, sur la manière d'éviter qu'un projet ne se transforme en un gouffre financier, ainsi que sur des questions d'organisation telles que les autorisations, les frais d'impression et la communication externe du projet.
  • Phase de concertation (publique): Pendant 3 semaines en janvier/février 2021. 27 projets au total ont été soumis au vote. Durant cette période, toutes les personnes intéressées ont pu voter sur les idées soumises. Le vote était réglé de telle sorte qu'il n'était pas possible de voter pour 1 seul projet, mais qu'il fallait en choisir plusieurs. Cela a permis d'éviter qu'un seul projet ne mobilise massivement et n'obtienne beaucoup plus de voix que d'autres projets. La plateforme et toutes les idées soumises au vote ont également été traduites en anglais.
  • Phase de mise en œuvre: un budget a été attribué à 8 idées de quartier. Après avoir reçu le budget, la mise en œuvre a commencé, immédiatement pour certains projets, un peu plus lentement pour d'autres idées - étant donné que pratiquement tous ont été réalisés bénévolement, il s'agit d'une dynamique tout à fait conforme aux attentes et aux exigences.
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Journée de lancement de la phase d'idéation

Quels formats hors ligne avons-nous organisés ?

Selon la devise 'pas de online sans offline', il était clair pour nous dès le début que certains formats devaient également avoir lieu sous forme de rencontres physiques. Les Corona-Lockdowns 2020 ont eu une influence décisive sur le développement de ces formats, de sorte que nous sommes parvenus - avec une planification roulante - au programme public suivant:

  • Jour de lancement de la phase d'idéation: délibérément fixé sur le jour international ‘Parking Day’, nous étions présents sur plusieurs parkings réaffectés du quartier. Avec du matériel de jeu et de bricolage, nous sommes passés directement à l'expérimentation avec les personnes intéressées. Un concert en soirée s'est finalement transformé en une rencontre spontanée dans le quartier.
  • Promenades thématiques: les participants ont pu apprendre des choses sur leur quartier sur des thèmes tels que l'espace vert ou les lieux de rencontre, tout en s'inspirant de nouvelles idées de manière ludique. Ce format a suscité un vif intérêt et a très bien fonctionné.
  • Chariot à idées: nous nous sommes déplacés 8 fois dans le quartier avec un stand d'information sur une remorque à vélo afin de parler aux gens de leurs idées à différents endroits. L'idée était que les personnes intéressées puissent également se rencontrer. Ce format a moins bien fonctionné, car peu de participants et participantes se sont présentés. Il est un peu difficile de savoir si cela était dû à la situation de Corona, à un mauvais moment dans le processus, à une communication insuffisante ou si ce n'était pas un besoin.
  • Ateliers pour les jeunes: Dans le cadre d'une coopération avec une école locale et avec l'OJA Wipkingen, nous avons organisé des ateliers et des consultations ciblées de et avec les jeunes. Cela a été très précieux pour le processus, surtout parce que l'OJA a pu se montrer responsable et soutenir la mise en œuvre des idées à long terme.
  • Pendant la phase de vote, deux séances d'information (en ligne pour des raisons de Corona) ont été organisées afin de fournir des renseignements et un soutien en cas de questions ouvertes.
  • Après le vote, une sorte de remise des prix digitale a eu lieu (malheureusement à nouveau dans le lockdown, nous aurions autrement préféré le faire hors ligne), au cours de laquelle les projets qui ont obtenu un budget ont pu se présenter eux-mêmes directement face au responsables du processus ont fait une petite rétrospective.

En plus de ces points officiels du programme, communiqués à l'avance, des échanges spontanés ont toujours eu lieu dans le quartier. Par exemple, sur demande, lors de consultations personnelles ou d'une réunion de réseau au cours de laquelle les auteurs et autrices d'idées d'espaces verts ont pu faire connaissance et se concerter.

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Flyer de vote

Comment avons-nous communiqué ?

Grâce à une stratégie de communication variée (flyers, affiches, réseaux sociaux, travail médiatique, bouche-à-oreille, etc.), un nombre relativement important de personnes dans le quartier ont eu connaissance du processus par l'un ou l'autre moyen. Pour le vote, nous avons par exemple déposé une carte postale dans chacune des 9000 boîtes aux lettres de Wipkingen.

Grâce à un large réseau et à un travail relationnel dans le quartier avant le processus, à notre présence dans le quartier et au programme-cadre varié, nous avons pu discuter directement avec de nombreuses personnes du quartier. Le contact personnel était important, surtout au début, pour motiver les premières personnes intéressées à participer.

Grâce à cette mise en réseau, de nombreuses personnes impliquées ont été motivées pour diffuser notre communication. Ces personnes ont ainsi soutenu le processus de diffusion. Il en a été de même pour tous ceux qui avaient une idée à soumettre au vote et qui avaient donc intérêt à mobiliser les gens via leurs propres canaux.

(Constatation secondaire: Même après avoir communiqué de manière très large et transparente sur l'ensemble du processus, et il y aura toujours des personnes qui s'en apercevront trop tard ou qui ne comprendront pas quelque chose et qui dénonceront ensuite une mauvaise communication ou un manque de transparence. Il faut donc se demander régulièrement: qu'aurions-nous pu faire de mieux? Mais il faut aussi avoir la peau un peu dure pour ne pas se laisser décourager par cela:)

Vous êtez invités à vous faire un aperçu de cette communication sur les canaux de l'idée du quartier sur Instagram & Facebook ou dans les divers articles de presse: Le journal Wipkinger a régulièrement écrit des reportages sur le développement du processus: avant le lancement, à temps pour le début de la collecte d'idées ainsi qu'après le lancement, puis après la collecte d'idées et à temps pour le vote ainsi qu'après le vote sur les projets gagnants. Le Tagesanzeiger (uniquement en version imprimée) et la NZZ et Tsüri.ch ont également publié des articles avant le lancement, puis le Tagesanzeiger et Tsüri.ch ont à nouveau publié des articles au moment du vote.

"Comment atteindre un processus aussi inclusif que possible ?"

À part la communication large et diversifiée (voir ci-dessus), nous avons décidé de rendre l'entrée dans le projet aussi facile que possible:

  • La simplicité formelle et technique dans la phase d'idéation est très importante: il s'agit donc d'un formulaire simple pour la saisie des idées, où l'on peut déjà participer avec quelques mots/phrases (de préférence sans enregistrement, mais nous ne sommes pas allés jusque-là pour l'idée de quartier - entre-temps, c'est possible !) Plus la toute première saisie d'idées est complexe et laborieuse, moins le processus est inclusif. En d'autres termes, moins il y a de personnes qui participent et qui ne sont pas déjà habituées à développer des concepts, à rédiger des demandes de subvention et à gérer des projets.
  • Cela implique également que les personnes et les moyens de communication encouragent également les non-initiés à participer et éliminent la peur que leur propre contribution ne soit pas "assez bonne". Notre expérience l'a montré: Les personnes qui ne demandent pas régulièrement des subventions ou qui n'ont pas affaire à l'administration municipale prévoient des exigences très élevées pour pouvoir même soumettre une idée et pensent que seules les idées parfaites sont appropriées. Une fois cet obstacle de la perfection surmonté (par exemple lors d'un entretien personnel), tout le monde se réjouit follement et les idées fusent de partout.
  • Mais attention: après une entrée en matière à bas seuil, il faut que les choses avancent, sinon les gens vont à nouveau décrocher ! Après le vote, certains ont perdu leur "énergie". La motivation et la volonté de faire du bénévolat ne peuvent pas être maintenues longtemps si rien ne se passe, et ne peuvent donc pas être planifiées à long terme - elles suivent une toute autre logique temporelle que les processus internes à l'administration de la ville. Il faut à tout prix en tenir compte dans la planification du temps.

Quelle solution informatique avons-nous utilisée ?

Après une recherche sur différentes plateformes en ligne existantes, nous avons décidé d'utiliser la plateforme open source "Decidim" de Barcelone, qui est déjà utilisée au niveau international (par exemple à Helsinki).

Decidim Q Europa
Applications de Decidim en Europe

Nous avons rédigé un article de blog séparé et un mode d'emploi pratique sur cette plateforme. Ce qui nous a convaincu, c'est que cette plateforme réunit déjà de nombreuses fonctions et qu'elle est exploitée dans l'esprit du copyleft - c'est-à-dire qu'elle est accessible en open source et que les développements ultérieurs sont toujours restitués à la communauté et sont ainsi à nouveau à la disposition du grand public.

En collaboration avec Puzzle ITC et le développement de la ville de Zurich, nous avons adapté la plateforme aux besoins zurichois. (> voir github) - financée par la ville de Zurich et E-Government Suisse.

Qui étaient les auteurs et les autrices des idées, qui a participé ?

En théorie, tout le monde pouvait participer - même les personnes de moins de 18 ans, même les personnes sans passeport suisse, même les personnes qui n'habitent pas officiellement à Wipkingen mais qui s'y sentent bien et y ont leur place. Nous pensons en effet qu'il est important que les nouveaux instruments participatifs essaient toujours d'inclure des groupes de population qui sont encore exclus des instruments démocratiques traditionnels.

Parmi les personnes qui ont émis des idées et avec lesquelles nous avons eu des contacts directs, nous avons trouvé toutes les tranches d'âge - des jeunes aux retraités - ainsi que des personnes issues de différentes situations familiales - avec ou sans enfants. Pour certains nouveaux arrivants dans le quartier (avec ou sans passeport suisse), le processus semblait être une porte d'entrée idéale pour découvrir le quartier et s'y engager.

les faits... [ici, nous attendons encore les chiffres du rapport d'évaluation]

Comment avons-nous financé cela ?

Le budget du quartier de 40 000 CHF a été financé à parts égales par la ville de Zurich et la Société suisse d'utilité publique. Les frais de graphisme, d'impression et de matériel ont été pris en charge par la ville de Zurich. La mise en place de la plateforme Decidim a été financée par la ville de Zurich et E-Government Suisse.

Nous avons fourni en grande partie de notre propre initiative les dépenses pour le développement du processus, la réalisation, la communication, l'accompagnement des projets et notre propre contribution au développement de la plate-forme. Cela nous a été possible en premier lieu grâce au soutien du Fonds pionnier Migros, que nous avons pu utiliser de manière autonome et qui nous a permis d'agir très librement pendant un certain temps. Un cinquième de notre temps de travail sur le projet a été indemnisé par la ville de Zurich.

Comme l'idée du quartier de Wipkingen était un projet qui nous tenait à cœur et que nous le considérions comme une nouvelle tentative politique importante, nous n'avons pas reculé devant les nombreux défis. De la rédaction du premier document conceptuel à la présente documentation, nous (Urban Equipe & Nextzürich) avons consacré un peu plus de 2000 heures. >> Pour calculer le temps total, il faudrait encore ajouter les heures de l'administration municipale, de la fondation Risiko-Dialog, des graphistes* et des programmeurs, ainsi que le temps bénévole des participants.

Pour la ville de Zurich, il était important que l'idée du quartier soit évaluée par un poste externe, au sens d'un projet pilote, afin de pouvoir discuter et décider sur la suite à ce type de processus sur la base des résultats obtenus. Cette évaluation a été réalisée par la fondation Risiko-Dialog et a été financée par la ville de Zurich.

Qu'est-ce que le projet pilote a encore inspiré ?

Le projet pilote "Idée de quartier Wipkingen" a depuis inspiré divers projets consécutifs.

Ainsi, la ville de Zurich a osé mener un processus très similaire en 2021/22: "l'idée de ville" (‘Stadtidee’). A la différence près que cette fois-ci, les idées pouvaient être soumises et mises en œuvre dans toute la ville, que le budget à répartir était environ 13 fois plus élevé, ce qui revient à 540 000 francs, et que le poste responsable n'était plus des organisations de la société civile comme nous, mais la ville elle-même. A l'inverse, nous étions cette fois-ci présents en soutien. Mais aussi avec la différence que les idées sooumisent était un peu plus élevé que pour le projet du quartier et que la communication sur le processus et le programme-cadre était moins intensive. L’iidée principale était clairement de distribuer le plus d'argent possible aux projets plutôt que d'investir dans un développement progressif d’un tel processus.

À ce point, il n’est pas certain s'il y aura d'autres projets au budget participatif dans la ville de Zurich. Le processus "idées de quartier" ainsi que le processus "idées de ville" ont été observés et sont évalués par la fondation Risiko-Dialog. Sur la base des rapports correspondants et des valeurs empiriques, la ville discute à présent de la manière de poursuivre le processus.

Grâce au projet pilote, la ville a également pu acquérir de l'expérience avec la plateforme open source Decidim. Entre-temps, Decidim est utilisé pour la plateforme municipale mitwirken.stadt-zuerich.ch, où divers processus de participation sont menés en parallèle, et pour la plateforme municipale de quartier meinquartier.zuerich. Decidim est d'ailleurs également utilisé à Lucerne, Lausanne et dans le canton de Genève, et bientôt dans des communes de petite et moyenne taille. Si vous souhaitez en savoir plus sur Décidim, vous pouvez le faire ici.

Decidim Schweiz
Applications de Decidim en Suisse

Enfin, motivés par le projet pilote "Idée du quartier", nous avons également fondé en été 2020, avec nos partenaires de projet* de la ville et Puzzle ITC, l'association "Forum E-Participation Suisse" (en abrégé: FOEPS > voir www.foeps.ch). D'une part, l’association se sent responsable de la coordination des applications Decidim dans toute la Suisse et, d'autre part, s'occupe des questions relatives à la e-participation et souhaite les intégrer dans un discours public.

Attention !

L'idée de quartier de Wipkingen était un projet initié par nos soins - une tentative de lancer une discussion sur la question suivante: comment permettre à davantage de personnes de participer directement aux décisions et à l'organisation de leur quartier ?

Nous n'avons pas la prétention d’avoir fonctionné en intégralité absolue, nous n'en sommes qu'au début. Et il y a encore beaucoup de questions ouvertes. Par exemple: "Comment se fait-il que les gens soient impliqués réellement et à long-terme? Qui avons-nous 'atteint' et qui avons-nous exclu? N'est-il pas dommage d'enfermer les projets bénévoles dans une logique de compétition ? Comment pouvons-nous faire évoluer le budget participatif sans perdre la qualité du travail relationnel local et du soutien aux projets? Comment le budget participatif doit-il évoluer en Suisse respectivement est-il vraiment nécessaire ici? ....

Nous croyons à la chance d'essayer des choses, d'en tirer des leçons, de les faire différemment la prochaine fois, d'impliquer à nouveau des améliorations, etc. C'est pourquoi nous souhaitons également parler ouvertement de nos erreurs et de nos doutes:

Nous recommandons pour cela à nouveau de lire ce rapport pour connaître nos réflexions sur le processus, les erreurs commises et les questions en suspens.

Comme nous l'avons dit, nous n'avons pas encore de réponse à tout - nous nous réjouissons d'autant plus d'un échange à ce sujet. N'hésitez pas à nous contacter ou à nous envoyer un e-mail.

MERCI <3

Merci à Nextzürich pour l'idée et le travail préparatoire ainsi qu'à l'association de quartier de Wipkingen qui nous a encouragés à lancer le projet pilote.

Merci à la ville de Zurich pour son accompagnement et son soutien, et en particulier à nos partenaires de projet de l'équipe Smart City du service de développement de la ville de Zurich pour leur agréable collaboration - Maximilian Stern en tête.

Merci à Kabeljau pour le graphisme, à Puzzle ITC pour l'informatique et à la fondation Risiko-Dialog pour l'évaluation du processus.

Merci à la communauté internationale Decidim pour la mise en place de la plateforme open source.

Merci pour le soutien financier à la ville de Zurich, à E-Government Suisse, à la Société suisse d'utilité publique et, via Urban Equipe, au Fonds pionnier Migros.

Et merci à tous et toutes les acteurs et actrices du quartier de Wipkingen qui ont soutenu le projet, et en particulier à tous et toutes les habitants et habitantes du quartier qui ont proposé des idées, les ont développées ou même mises en œuvre. C'est de vous et de vos idées qu'il s'agissait en premier lieu dans ce projet et nous avons eu beaucoup de plaisir à travailler avec vous!